Le Parc Safari compte sur deux nouveaux pensionnaires : deux cougars orphelins venus de l’Alberta. Serge Lussier, président et directeur général du parc zoologique, juge important de raconter leur histoire. Une histoire triste, mais avec une fin heureuse.

«Mon message vient du cœur, a-t-il raconté. J’aime les animaux. Je veux que les gens qui viennent ici [Parc Safari], aiment les animaux encore plus. Mais qu’ils réalisent aussi qu’ils peuvent faire quelque chose pour la survie de la faune.»

Le destin des félins a pris une tournure inattendue le 12 février dernier. Un braconnier a abattu leur mère, laissant les deux cougars orphelins.

La loi en Alberta ne donnait que deux options aux animaux. Comme ils ne pouvaient survivre dans leur habitat naturel, c’était soit l’euthanasie, soit l’adoption par un parc zoologique accrédité. Il n’y avait pas de place pour les accueillir dans l’Ouest.

Serge Lussier a rapidement levé la main. Fort de 43 ans d’expérience auprès des animaux, dont la gestion de quatre parcs au Canada, il a été touché par l’histoire des cougars.

Après des passages temporaires par l’Alberta et la Colombie-Britannique, le temps d’aménager l’espace requis à Hemmingford, les cougars sont arrivés en sol québécois.

Serge Lussier est heureux que le Parc Safari puisse offrir une nouvelle vie aux deux félins. (Photo Randy Smith : gracieuseté)

Des ambassadeurs

«Ce qui est important de réaliser, c’est que nous les sauvons et leur offrons pour le restant de leur vie, une bien meilleure vie, a-t-il lancé. Ce n’est pas la nature. Mais on leur a enlevée; l’homme leur a enlevé cette opportunité-là de vivre en nature au Canada. Moi, je ne voulais pas qu’ils en meurent, alors je les ai amenés ici. Ça fait partie de notre mission.»

Pour lui, le parc zoologique orchestre une action concrète pour sauver les animaux. 

Les deux cougars ont plus qu’un nouvel habitat, ils deviennent des ambassadeurs pour éveiller la population à une triste réalité.

«Je crée une nouvelle option comme refuge pour animaux canadiens, a-t-il insisté. Nous devons sensibiliser la population aux problèmes dans notre arrière-cour. Lorsqu’ils [les animaux] disparaissent, nous on est prêts de disparaître aussi.»

À la recherche des noms

Le Parc Safari organise un concours afin de trouver un nom au frère et à la sœur. Plus qu’une identification, ce nom contribuera aussi à partager leur histoire.

«Ce sont des orphelins qui ne peuvent plus vivre en nature à cause du piétinement de l’homme, souligne Serge Lussier. Maintenant, ils ont une deuxième chance; venez les voir et racontez leur histoire.»

Il est convaincu que ce récit dépassera les frontières du Canada et atteindra même l’Europe. 

Une espèce fascinante

À une certaine époque, le cougar vivait sur une grande partie du territoire nord-américain, du Yukon à l’Amérique du Sud.

Il est aussi connu sous le nom de puma ou de lion de montagne, mais il s’est aussi adapté aux vallées.

Si bien que Serge Lussier croit que les deux nouveaux résidents sauront trouver leur nid au Parc Safari.

«On va jouer un peu le rôle que leur mère jouait, a-t-il expliqué. En les laissant par contre demeurer des animaux sauvages.» 

Les deux cougars deviennent des ambassadeurs pour le parc zoologique situé à Hemmingford. (Photo Randy Smith : gracieuseté)