Comme bien des voyageurs, une famille de Mercier en vacances à Cuba subit les conséquences du conflit de travail chez Air Canada. La fin de leurs vacances est loin d’être reposante puisqu’ils sont coincés sur l’île des Caraïbes une semaine de plus que prévu avec leur fils de 10 ans qui, atteint d’une maladie du foie rare, doit prendre une médication spécifique en continu.

Marie-Pier Boutin et sa famille se sont envolés vers Cayo Guillermo le 8 août et devaient revenir au Québec dans la nuit du 15 au 16 août. Or, leur vol de retour a été annulé vers l’heure du diner le 15 août.

Émile, leur garçon de 10 ans, est atteint de tyrosinémie type 1, une maladie du foie. Il prend un médicament qui fait l’objet d’un protocole de recherche à l’Hôpital Sainte-Justine.

«Quand je suis partie, j’avais apporté une semaine de surplus de pilules parce que je voulais être prévoyante, mais je ne pensais pas qu’on se retrouverait dans cette situation-là», explique Mme Boutin en entrevue téléphonique.

 La mère a multiplié les démarches dans l’espoir de trouver un autre vol leur permettant de retourner au pays plus rapidement, sans succès. Comme elle fait partie d’un groupe de 10 personnes, la famille a été répartie sur deux vols les 22 et 23 août. Ainsi Émile quittera Cuba avec ses grands-parents le 22 août, tandis que ses parents prendront l’avion le 23 avec une escale à Toronto et atterriront à Montréal le 24 août.

Doses limitées

En parallèle de ses démarches pour trouver un avion, la Merciéroise est aussi en contact constant avec l’équipe médicale de Sainte-Justine. Comme il s’agit d’un protocole de recherche, c’est l’hôpital lui-même qui livre la médication, ce qui complique les possibilités d’y accéder à l’étranger.

Le médecin nous a demandé de diminuer la dose pour étirer le nombre de pilules qu’on a. Il juge ça plus sécuritaire que d’être quelques jours sans pilule», mentionne-t-elle. Malgré l’entente de principe annoncé mardi matin par Air Canada et son syndicat, les dates de vol n’ont pas changé au moment d’écrire ces lignes.

Ces vacances à Cuba lui laissent un goût amer. Au moment du départ, la famille ne pensait pas être touchée par la grève d’Air Canada puisque le vol à partir de Cuba décollait le 15 et que l’interruption était prévue pour le 16 août.

La famille doit payer les nuits supplémentaires à l’hôtel et se prive de revenus d’emplois non prévus. Mme Boutin souligne que son employeur et celui de son conjoint sont très conciliants.

«Des gens nous disent d’essayer d’en profiter quand même, mais on est tout le temps préoccupé, on fait des démarches. Ce n’est pas super l’fun comme deuxième semaine de vacances obligatoire», exprime Marie-Pier Boutin.