Chez-nous solidaire a reçu l’engagement récurrent de Québec vendredi, à hauteur de 726 000 $ annuellement, pour assurer l’ouverture d’un immeuble de logements supervisés à Mercier. Les partenaires financiers ont salué la persévérance de la présidente du conseil d’administration de l’organisme Louise Toupin McLean.

En avril, Mme Toupin McLean avait dit au Soleil attendre les fonds pour l’embauche et la formation du personnel dédié aux résidents des logements pensés pour des adultes vivant avec une déficience intellectuelle. Mardi, soit quatre jours après l’annonce gouvernementale, Chez-nous solidaire diffusait une publication sur le recrutement sur sa page Facebook.

Bâtisseurs et amour

Les partenaires financiers, de passage à Mercier le 15 août, n’avaient que de bons mots pour Louise Toupin McLean. Des bâtisseurs, «c’est des gens qui ont le cœur à la bonne place. […] Des gens qui font une différence pour leur communauté, leurs proches», a mentionné la députée fédérale dans Châteauguay-Les Jardins-de-Napierville Nathalie Provost. Le ministre des Services sociaux Lionel Carmant a parlé de l’amour de Mme Toupin McLean pour le projet. «À tous ceux qui vont avoir la chance d’habiter ici, profitez-en. Profitez de votre chez-vous. Il faut être fiers de cela. […] Mener une vie pleine et entière, c’est ce que je souhaite à tous», a-t-il affirmé en s’adressant aux locataires.

La députée provinciale dans Châteauguay Marie-Belle Gendron a remercié la présidente du conseil d’administration de Chez-nous solidaire de son dévouement auprès des jeunes «pour aujourd’hui, mais aussi pour demain». Le président-directeur général du CISSS de la Montérégie-Ouest Dominique Pilon a comparé Mme Toupin-McLean à une «bougie d’allumage» du projet.

La mairesse de Mercier Lise Michaud a remercié Mme Toupin McLean de sa croyance au projet. Elle a rappelé avoir écouté Chez-nous solidaire dans sa recherche d’un terrain; un endroit «stratégique». Les locataires auront accès aux installations municipales à proximité de leur lieu de résidence «sans même sortir sur une voie publique achalandée.»

Toucher les murs

«Chaque fois que je rentre dans la bâtisse, je touche aux murs pour m’assurer que je ne rêve pas», a confié Louise Toupin McLean, émue. La présidente du conseil d’administration de Chez-nous solidaire s’est reportée en 2012, année marquant le début de la démarche d’un groupe de parents d’enfants vivant avec une déficience modérée à légère, avec ou sans trouble du spectre de l’autisme. «Vous avez tenu parole parce qu’on est ici aujourd’hui», a-t-elle dit à l’endroit du ministre Lionel Carmant.

La somme reçue de Québec, 726 000 $ par année, sera consacrée à la rémunération des éducateurs et intervenants responsables des locataires 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. «On espère que nos locataires rentreront dans leur appartement le 1er octobre», a-t-elle lancé. Québec injecte de plus 526 000 $ pour la couverture des six premiers mois de démarrage du projet. 

Les représentants des instances fédérales, provinciales et municipales participant au projet d’hébergement ont accepté des cabanes à maringouins confectionnées par des locataires, en guise de reconnaissance.

Visite d’un logement

Après l’annonce, le Journal a visité le logement supervisé de Simon Vinette en compagnie du locataire Marc-André Dilallo et ses parents Louise Lefebvre et Anthony Dilallo, de Châteauguay. La mère et le père de Simon, Pierrette Laurin et Alain Vinette, de Châteauguay également, se sont joints au trio. Le fils du couple était absent.

Le locataire Marc-André Dilallo, au centre, a fait visiter un logement au Journal en compagnie de ses parents, à gauche, et ceux d’un ami locataire, à droite. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)

Marc-André, 35 ans, considère «bizarre» quitter le domicile familial. Un soulagement, l’ouverture des logements supervisés? Louise Lefebvre approuve. Elle précise que la rentrée sera progressive pour les locataires et la contribution des parents sera demandée. «Il ne partira pas du jour au lendemain. Les parents suivent les jeunes pendant deux ans. Venir de temps à autre, voir comment ils se comportent, s’ils veulent venir coucher à la maison», énumère-t-elle.

Pierrette Laurin se dit «stressée». «C’est un rêve, ça fait tellement longtemps qu’on est là-dessus, indique la mère qui, avec son conjoint, compte parmi les parents fondateurs aux côtés de Louise Toupin McLean. Ça n’a pas été facile, il y en a qui ne croyait pas à notre projet. Là, c’est comme fait.» 

L’immeuble accueillera 19 locataires. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)